Un rayon de soleil se fraie
Poésies
polymorphes
Clair-obscur
L’hiver t’envahit
Le froid te transit
Ton humeur s’obscurcit
Mais
Un rayon de soleil se fraie un passage à la lisière d’un nuage
Le perçois-tu ?
Une douceur inattendue effleure toi d’un doigt de soie
La ressens-tu ?
Un sourire inconnu se présente dans la rue
L’accueilles-tu ?
Quatrains polymorphes
1
Deux
∆
K-tre
Traits mots sont tes outils
Pour embellir le monde
Aussi se prémunir
Du retour de l’immonde
Et ne fus jamais
Par tes gens désiré
Je suis né pour œuvrer
Dans les coins ouvriers
Courir vers toi en partance
Récolter ton sourire
Et m’en retourner
Radieux
En vadrouille parti
Sur une piste à l’agonie
Je me perds convaincu
De filer belles inconnues
Dire le monde c’est
Le transformer. C’est un
Choix : l’enlaidir ou
L’enjoliver
De l’inquiétude
Ne pas faire une habitude
Tonifiez votre légèreté
Dilatez vos interludes
Pour un temps seulement
Je suis pour un temps
Et pour un temps seulement
Onde nue sur un étang
Neige sourde et nuage blanc
Apaisé prêt à agir
Sous un ciel désinvolte
Je suis pour un temps
Et pour un temps seulement
Giboulée sur un étang
Neige fondante et nuage gris
Rétracté faible à agir
Sous une étoile atone
Je suis pour un temps
Et pour un temps seulement
Éruption sur un étang
Geyser de lave et nuage brun
Bouillonnant prêt à bondir
Sous un olympe déchaîné
Je suis pour un temps
Et pour un temps seulement
Scintillements sur un étang
Rais de lumière et nuage bleu
Déployé prêt à bâtir
Sous un soleil magnanime
J’écris pour un temps
Et pour un temps seulement
Les sibyllines vertus
Des discrètes modulations
Observant réfléchissant
Sous un astre réconfortant
Petit murmure sur l'essentiel
Que nos différences, nos divergences, ce qui nous distingue,
quel que soit la dimension considérée,
tous ces écarts,
non pas fixes
mais changeants,
qui font la diversité,
le chatoiement de l’humanité,
ne nous fassent jamais oublier
jamais
le lien qui vibre dans l’entre-nous,
celui de notre appartenance commune
à cette même humanité
Nous ne sommes pas séparés :
juste étirés,
déployés dans diverses directions mais
reliés.
Et devant conserver au cœur
et à l’esprit,
et devant le valoriser,
ce lien qui nous rend semblables
Frères et sœurs,
d’armes et de larmes,
nous appartenons à la même communauté
et par ce lien qui nous unit
et nous distingue,
“chacun est changé par l’autre et le change” (Edouard Glissant, Poétique de la relation).
Consentir à cette transformation mutuelle,
ce n’est pas faiblir,
c’est s’enrichir et développer
son pouvoir d’agir :
être capable d’être affecté
au dedans
pour agir et se réorienter
au dehors
Floraison
Énigme de l’existence, pépite de cosmos
Peut-être un homme
Peut-être une femme
Assurément précieuse
Réellement précieux
Alors ne me dévisage pas
Avec tes yeux
Envisage-moi avec ton cœur
Enlace-moi
Avec douceur
Je suis si vulnérable
Tu es si vulnérable
Nous sommes si
Fragiles
Laisse ton désir
À distance
Ne m’étouffe pas avec tes stances
Qu’à nous deux puissent se déclore
Nos rudes habitacles
Qu’entre nous deux puissent éclore
Des anémones d’or
Courses au village
Descendant au village
J’admire les vagues
Chasseuses de nuages
Arrivant au village
Je touche du doigt
L’odeur des lilas
Remontant du village
Oiseaux et grillons
Rythment ma progression
À la pause avant la maison
Un jeune chevreuil ingambe
Me gratifie de ses bonds
Bourdeaux, avril 2017
lisbonne
À l’orée de l’hiver
Lorsque froid et obscurité s’invitent
Lisbonne la belle me revisite
A l’endroit à l’envers
En prose ou bien en vers
Ici, de la poésie pure suinte des murs. Au faîte d’un immeuble joliment rénové, dans notre chambre maisonnette à l’intersection du fleuve et du ciel, je aime mon aimée, mon aimée me aime : sérénité. Ici, la joie trouve, avant de refluer, sa potentialité d’exister. Ici, la beauté naît d’une décrépitude agonisante et d’une modernité inachevée
Émondée, remondée
La ville renouvelle ses éclats
Beauté drossée par le Tage adroit
Ne s’écoulant jamais
Dans la même Cité
Sans âge, les pavés patinés franchissent les collines puis se ruent vers le Tage. Les carreaux de faïence kaléïdoscopent les rues et les quartiers. C’est jour de fête : le ciel bleuit jaunit rougit, avant de noircir, sans se ternir
J’arrive, je te vois
Sur l’autre rive du beau souvenir
S’égrènent des notes de blues saphir
Attends-moi, rendors-moi
Le rêve bleu m’échappe
PRÉ LOINTAIN
À mes pieds
Un pré tendre
Dévale jusqu’un ru
Infatigable
Un scarabée nage
Dans de vertes ondes
De sa pointe habile
L’herbe pas si folle
Rédige dans les airs
D’intraduisibles pensées
En quelques battements d’ailes
D’inspirés papillons
Sans cesse renouvellent
Leurs destinations
Quant à moi je marche
Pour apprendre où je vais
Suite 1 : désir ou désastre ?
Seul
Là / Las
Fidèle / Fi d’elle
À genou / À je nous
Avide de toi / À vide de toi
Dans la tente de ton amour / Dans l’attente de ton amour
Suite 2 : Laisser faire
Vie
Mort
Passage
Renaissance
Au pas j’envisage
De doucement me laisser faire