Haikus

Derrière mes paupières
Closes
J’ouvre les yeux

Seules quelques ridules
À la surface du vide
Me rappellent la vie

Ma pensée se cabre
Après s’apaise
La bride se relâche

Pensées alenties
Des visions se fraient
Un chemin

Se présente un passage
Du vouloir le vide à
Un vide de vouloir

Toute action en suspens
Seule compte
La prédisposition

Tout n’est que trémulations
Frémissements vibrations
Possibles avènements

Une fleur éclot
Près de mon cœur
Offrande du printemps

Pour atteindre l’horizon
Sache le maintenir
A distance

Sur ma peau une mouche
Chatouille le présent
Parfait exercice

Prendre avant de faire
Le temps de ne rien faire
Peut-être une autre fin?

Oter le cadenas
Du cœur
Laisser libre l’amour

Que les rythmes internes
S’estompent à l’unisson
Et la paix gagne les mondes

Si tu cherches la paix
Simule la jusqu’à
L’assimiler

Posé sur mon doigt
Un papillon rare
Me fait la conversation

Sur mes seins la caresse
D’un vent tranquille
Annonce du beau temps

Placide maître 
Des pulsations
Règne en mon fort entrouvert

Méditation tremblante
Aux abords de l’abîme
Oiseaux à la rescousse

Derrière mes pensées
Je peux distinguer
Les cent ciels plus un

Ne serait-il pas merveilleux
D’éprouver dans la durée
Joie et légèreté

Se griser de poésie
Derrière un voile
De techno-stridulations

Aller contre c’est rester contre
Tout contre toi le monde
Tactile tactique

Une vague te livre
Une rose sans pique
Bon point du matin

Neiges et météores
Fondent moi
Le plus heureux des femmes

Courir vers toi
Cueillir ton sourire
Puis me rendormir

Laisse ta main se
Désaisir du rebord
Et rêve aux quatre vents

Le matin pandiculer
A midi débrayer
Et le soir buller

Au milieu d’un pré
Un héron cendré
Réfléchit le monde

Du soleil dans la maison
Un presse-étoile permet
D’en boire la substance

De tes poings relâchés
S’écoulent tes peurs
Un soulagement s’opère

Derrière les mots
De fugaces images
Sibyllinisent la vie

Les tortillons du lis
Des sables se jouent
De l’hâbleur marin blanc

Applique-toi à te polir
Afin de mieux refléter
De ce monde la beauté

Nous sommes de là
D’où provient tout élan
Et là nous retournerons

Vers l’intime de la vie
Va c’est ta destination
Là est ta maison